Comment parler des règles à nos filles (et nos fils aussi !)

Une éducation bienveillante pour mieux comprendre le corps et briser les tabous

Le cycle menstruel fait partie de la vie d’une grande majorité de femmes. Pourtant, il reste un sujet entouré de gêne, de silence, voire de honte. Beaucoup d’entre nous n’ont reçu que peu, voire aucune, information claire et bienveillante sur le sujet dans leur enfance. Résultat ? Une transmission souvent maladroite, silencieuse ou absente.

Et si on changeait la donne ? Si on choisissait de parler du cycle à nos filles (et à nos fils !) avec des mots simples, une approche décomplexée, et une vision positive du corps et de ses rythmes ?

Dans cet article, je t’invite à découvrir comment aborder le cycle menstruel avec tes enfants, filles comme garçons, pour les aider à grandir en confiance, dans le respect de leur corps et de celui des autres.

Pourquoi parler du cycle menstruel aux enfants ?

Pour rompre les tabous transmis de génération en génération

Les règles sont souvent perçues comme « sales », « embêtantes », voire comme un fardeau. Cette vision négative se transmet par le silence, les euphémismes ou les regards gênés. En abordant ce sujet tôt et naturellement, on participe à construire une génération plus libre et plus alignée avec le vivant.

Ce qu’on tait devient source d’angoisse. Ce qu’on nomme devient naturel!

Pour offrir une éducation corporelle complète

Le corps change dès l’enfance, et les premières règles n’arrivent pas sans signaux. En expliquant le cycle menstruel aux filles (et aux garçons), on leur permet de mieux comprendre leur corps, d’anticiper les transformations et de ne pas être pris au dépourvu.

Pour encourager l’empathie et la compréhension mutuelle

Parler du cycle à nos fils, c’est aussi les sensibiliser à ce que vivent leurs sœurs, leurs camarades, et plus tard leurs partenaires. Cela participe à une société plus inclusive, où les différences ne sont pas moquées ou ignorées, mais respectées.

À quel âge commencer à parler des règles ?

Il n’y a pas d’âge parfait, mais voici quelques repères :

• Dès 4-5 ans : si un enfant pose une question en voyant une serviette hygiénique ou du sang dans les toilettes, on peut répondre simplement, sans entrer dans les détails. Par exemple : « C’est du sang que les femmes perdent quand leur corps se prépare à avoir un bébé. »

• Entre 7 et 9 ans : l’enfant est souvent plus curieux, et c’est une bonne période pour poser les bases du fonctionnement du corps féminin. Il comprend mieux la notion de cycle et peut déjà intégrer quelques notions biologiques simples.

• À partir de 10 ans : il est important d’entrer plus concrètement dans l’explication du cycle, surtout si la puberté s’amorce. Les premières règles peuvent arriver tôt chez certaines filles (8-10 ans), il est essentiel qu’elles sachent ce qui les attend.

  
  

Comment aborder le sujet du cycle avec douceur et simplicité ?

Créer un climat de confiance

Avant tout, il est essentiel d’instaurer une relation de confiance où l’enfant se sent libre de poser des questions, sans peur d’être jugé(e). Cela passe par ton attitude : sois à l’aise (ou en tout cas essaie de l’être !), honnête, et adopte un ton calme.

Utiliser des mots justes (et adaptés à l’âge)

Il n’est jamais trop tôt pour appeler les choses par leur nom : utérus, règles, vulve, ovulation, cycle menstruel. Ces mots ne sont pas honteux, ce sont des mots du corps.

Mais bien sûr, adapte ton vocabulaire à l’âge :

• Pour un petit : « Tous les mois, le corps de la femme fait comme un petit nid à l’intérieur. S’il n’y a pas de bébé, ce nid s’en va, et ça fait un peu de sang. »

• Pour un pré-ado : « Le cycle menstruel, c’est un processus naturel dans le corps féminin, qui dure environ un mois. Il prépare le corps à une éventuelle grossesse. »

  
  

Utiliser des supports ludiques et visuels

Il existe aujourd’hui de très bons livres, jeux ou vidéos pour accompagner cette discussion.

Quelques idées de supports :

• Livres jeunesse sur la puberté ou les règles (ex : Le fil rouge, Les règles... quelle aventure !)

• Schémas du cycle ou roues menstruelles

• Poupées anatomiques, tampons en tissu, serviettes lavables à montrer concrètement

  
  

Et les garçons dans tout ça ?

Beaucoup de parents pensent que ce sujet « ne concerne pas » les garçons. Pourtant, inclure les garçons a plusieurs bénéfices majeurs :

• Ils deviennent plus respectueux

Un garçon informé ne rira pas lorsqu’une camarade a une tache sur son pantalon. Il saura ce que vivent ses proches et développera plus de compassion.

• Ils deviennent de futurs partenaires soutenants

Les hommes informés sur le cycle savent reconnaître les besoins et émotions liés aux différentes phases. C’est une richesse dans la vie amoureuse, intime ou parentale.

• Ils déconstruisent les tabous genrés

Quand on explique que le corps humain, dans sa diversité, est beau et fonctionnel, on évite de perpétuer des clichés sexistes.

Quelles erreurs éviter ?

• Éviter d’attendre les premières règles pour en parler : cela peut créer un sentiment de surprise, de peur, voire de honte.

• Éviter les euphémismes confus : « les Anglais », « la mauvaise semaine », etc. Cela rend le sujet plus flou et tabou.

• Ne pas projeter ses propres peurs ou traumatismes : si tu as eu une mauvaise expérience avec le cycle, essaie de ne pas transmettre cette charge négative.

  
  

Ton vécu peut nourrir la discussion, mais il est essentiel de rester dans une posture d’ouverture, pas de projection.

Le rôle de la naturopathie dans une éducation du cycle

La naturopathie peut t’accompagner dans cette transmission de manière douce et holistique:

Elle propose une vision positive du cycle

Le cycle n’est pas une « punition », mais un rythme naturel, un langage du corps. En naturopathie, on l’observe comme une boussole, un reflet de notre équilibre intérieur.

Elle encourage l’écoute du corps

Apprendre aux jeunes filles à repérer leurs sensations (douleurs, fatigue, humeur) pendant le cycle permet une meilleure connaissance de soi.

Elle offre des outils naturels

Plantes, alimentation, relaxation sont autant de moyens doux d’accompagner les premières douleurs menstruelles.

Parler des émotions et du vécu

Le cycle ne touche pas que le physique : il influence aussi les émotions, la concentration, l’énergie. En parler, c’est aussi inviter l’enfant à reconnaître que :

• Il est normal d’être plus sensible ou plus fatiguée à certains moments

• Il est légitime de prendre soin de soi pendant ses règles

• Il est important de respecter les rythmes de chacun(e)

  
  

Rituels pour accompagner les premières règles

Tu peux créer un moment symbolique au moment des premières lunes pour célébrer ce passage :

• Un petit cadeau (livre, carnet de cycle, pochette avec protections hygiéniques)

• Un cercle de parole entre femmes (mère, tante, amie…)

• Une lettre, un poème, une plante à planter

Le but : marquer ce moment comme positif !

Et si mon enfant n’a pas envie d’en parler ?

C’est aussi ok. Certains enfants peuvent être mal à l’aise ou peu curieux. Respecte leur rythme, mais continue à laisser la porte ouverte à la discussion, sans pression.

Tu peux laisser des livres en libre accès à la maison, parler à voix haute de ton propre vécu, ou simplement dire que tu es disponible pour en parler ou tout simplement écouter.

Pour une nouvelle génération libre et informée

Parler des règles à nos filles (et à nos fils), c’est bien plus qu’un sujet de biologie. C’est une porte d’entrée vers une meilleure connaissance de soi, un outil de transmission d’une santé féminine respectée, et un levier puissant pour briser les tabous.

Plus nous serons nombreuses à oser en parler avec bienveillance et vérité, plus nos enfants grandiront libres, conscients, et alignés avec le vivant.

 À retenir

✔ Commence tôt, avec des mots simples  ✔ Implique aussi les garçons  ✔ Utilise des supports visuels et concrets  ✔ Valorise le cycle au lieu de l’effacer  ✔ Instaure une relation de confiance et d’écoute

Tu veux aller plus loin ?

Je propose des ateliers pour les parents et les enfants et des accompagnements personnalisés pour traverser cette période en toute sérénité.

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